LAPERIC.
En ayant 58 chevaux à commencer en fin d'année prouve bien que mes allégations s'avèrent fondées.
vous avez ajouté de l'eau à mon moulin. Contrairement au reining français vous avez bien de la chance de puiser dans un tel nid. Vous y retirerez évidemment le cheval qui vous permettra de pratiquer votre reining le plus rapidement et le meilleur possible, c'est à dire celui ayant un bagage naturel de capacités sportives et surtout d'un "reining sens" avéré. Votre sens du reining fera le reste. Cela est bien logique.
Cette logique cependant dessert irrémédiablement la compréhension de la machine cheval. Si sur le cheval le reineur obtient une réponse négative, il n'a pas de temps à perdre à chercher le pourquoi, les raisons de n'être pas satisfait, la solution de facilité est de changer de cheval. Si par contre il y a réponse satisfaisante, la pratique précoce et abusive des manoeuvres n'est pas pour conserver le jeune cheval sain.
En effet et cela m'enracine dans mes convictions, le futurity n'attend pas le cheval, il demande le difficile bien avant que le simple soit abouti, ce concept excède à coup sur la musculature non préparée du jeune cheval.
Pour s'alléger de cette charge pénible, le cheval se protègera contre cette incohérence dans laquelle il ne trouve aucune signification biologique en déployant toute une panoplie de subterfuges dont le reining dépourvu de sentiment restera incapable d'annihiler pourtant bien discernables lors des manoeuvres.
A ces subterfuges s'ajoute l'incontournable posture dont le reining se gargarise et qui ne tient pas compte du bon fonctionnement de la machine cheval, c'est celle de la descente d'encolure obcessionnellement recherchée dans laquelle l'équilibre est complètement contraire à la mécanique de la locomotion du cheval monté. Certes le cheval dans cet état fonctionne un certain temps mais ce cocktail amène toujours une dégradation des capacités athlétiques. On sait où cela mène.
Je n'ai jamais eu l'intention d'apprendre à qui que ce soit la pratique du reining, vous êtes des virtuoses. Durant mes nombreuses années passées en amérique du nord, j'ai par contre essayé inlassablement de faire prendre conscience de cette fausse route, les reineurs ont fermé les yeux devant l'évidence. Leur inculture les a laissé aveugle et bien je ne serais pas le silencieux complice de cet aveuglement. J'ai toujours depuis dénoncé l'indicible pour rendre au cheval toute sa dignité.
Vous me demandez de m'ouvrir l'esprit sur votre reining, impossible car il est contraire à la conception que je me fais de l'équitation.
Quant à votre proposition, je suis encore une fois extrêmement marri. Figurez-vous que tous les reineurs nord américains que j'ai rencontré, des champions du monde aux plus ordinaires lesquels ont toujours essayé d'esquiver mes propositions en me mettant à l'épreuve de la pratique. Ils ont tous, je dis bien tous été fort déçus.
Je constate que la culture équestre nord américaine a déteint sur vous, c'est bien dommage.