Voici quelques mots bien tristes que je vous donne à lire... C'était fin décembre, c'est encore tout proche. Dans club, nous avons perdu une jument, ma chouchoute, ma grosse mèmère... Je vous laisse lire ce que j'avais écrit à ce moment-là, pour lui rendre hommage.
"Ma Galette…
Je ne pensais pas que je n’aurai pas le temps de te dire tout ça…
Ma Galette…
Puisque sont arrivées ces sombres heures, laisse-moi juste te dire merci…
Merci pour ton regard doux et paisible, tourné vers moi dés que j’entrais dans les écuries,
Merci pour ta patience devant mes démonstrations d’affection parfois maladroites,
Merci pour ta façon de poser ta tête sur mon épaule, quand j’appuyais mon front sur ta large et rassurante encolure,
Merci pour ton épaisse et longue crinière, sous laquelle j’enfouissais mes doigts,
Merci pour ce que tu m’as appris, merci même pour tes défauts, pour ta façon unique de relever la tête à des hauteurs inaccessibles quand il s’agissait de mettre ton filet, merci de m’avoir finalement montré le chemin, merci de m’avoir donné cette fierté unique que je ressentais, quand on venait me chercher pour te mettre ce filet, parce que tu te laissais faire…
Merci pour tes petites particularités, celles qui font qu’à jamais tu resteras unique dans ma mémoire,
Merci d’avoir été chatouilleuse, quand je brossais tes épaules,
Merci d’avoir confié tes gros pieds à mes mains maladroites, merci de t’être appuyée sur mes bras, quand je m’occupais de tes sabots… Je garde encore cette sensation dans mes mains…
Merci pour ces promenades autour du club, pour ces moments de calme loin du monde,
Merci pour ces heures que tu m’as offertes, loin du bruit, loin du temps qui passait, merci pour ton obstination à ne pas quitter la touffe d’herbe que tu avais trouvée, quand j’avais décidé que c’était l’heure de rentrer,
Merci pour toutes ces heures de cours passées sur ton dos puissant, à sentir contre mes jambes ta chaleur, à sentir ton galop enivrant m’emporter, à voir les muscles de tes épaules rouler au rythme de tes foulées imposantes…
Merci même pour tes caprices, pour les éclats de rire que tu m’as offerts, merci pour ta générosité et pour ton cœur énorme,
Merci pour ta présence forte et rassurante, merci de m’avoir donné confiance,
Merci pour toutes ces choses que j’ai faites sur ton dos, que je n’aurais pas faites avec d’autres, parce que c’était toi…
Merci pour ce petit hennissement affectueux que tu me lançais quand je venais te chercher au paddock, pour ton regard qui me suivait et pour ta façon de venir m’attendre devant la clôture…
Merci pour tout ça et pour tellement d’autres choses encore, ma toute belle…
J’espère que là où tu es, tu peux marteler le sol de ton plus beau galop, que les prairies sont vertes et que l’herbe est tendre…
Merci pour tout ce que tu m’as donné… Tu resteras à jamais vivante, à jamais unique…"
