Mercredi : Je me rends au club en compagnie de Line, qui sera la photographe officielle de la séance, avec bonne grâce, comme toujours ( :kiss: ). M.L. est à son bureau, nous discutons de la séance de lundi, sur ma tendance à vouloir tout faire trop vite et à vouloir retenir la tête plutôt qu'agir sur les hanches.
Je sais que je vais devoir prendre plus le temps, ne pas tout faire bille en tête, ménager des pauses, amener les choses plus clairement et plus doucement tout en étant plus déterminée par ailleurs, plus "claire" à lire pour mon cheval. Bref, le tout est de savoir ce qu'on veut, où on va mais sans l'imposer directement au cheval. On doit être synonyme de confort dans tous les cas, il parait donc logique de ne pas lui sauter dessus dès qu'on veut le monter, d'être aussi synonyme de point d'ancrage, un leader qui va être là autour, sur de lui, un point de repère qui ne sera pas toujours la pour le saucissonner et l'emmener loin de tout sans préavis
Je réfléchis à tout cela quand, au détour de la conversation, M.L. annonce : "bon, et bien, tu vas chercher ta selle, tu la mets dans le manège et tu brosses ton cheval dans le manège"... Ah euh, oui, euh ben, vous êtes bien sûre..? Je me décompose, je pensais faire une séance à pieds, je ne sais pas si je suis prête, je ressasse mille excuses, et puis finalement, je n'ai pas le choix donc je m'exécute et je file me changer, avant de déménager selle, tapis et brosses dans le manège et de passer à la pratique en allant chercher mon cheval. Entrer, le chasser de ma bulle ("c'est moi qui décide quand je vais aller dans ta bulle, pas toi qui vient dans la mienne"), lui faire bouger les hanches pour obtenir son attention, poser le licol, aller ramasser des crottins, sortir, revenir, pour enfin finir par lui mettre le licol en douceur, sans précipitation, calmement. Toujours avoir l'initiative.
Direction : le manège, pas très rassurée, mais avec la ferme intention de ne pas gâcher ce mois, d'en profiter pour me départir de ma trouille au ventre, apprendre à me faire confiance pour que lui, en retour, puisse me faire confiance. La clef est là. Faire en sorte d'être le centre d'attention du cheval, partout, tout le temps, dans n'importe quelles conditions, n'importe quelle situations. Nous travaillons d'abord en licol, je ne l'ai pas brossé, je pense que je le ferais ensuite. Je chasse les hanche, essayant de m'appliquer. Elle corrige mes erreurs, je m'oblige à laisser le plus possible la tête libre. Il me sera difficile de me départir de cette habitude. Ensuite, M.L. me montre l'utilisation de la cession de nuque : en fait il s'agit d'obtenir par là l'attitude voulue du cheval, encolure basse ou horizontale, détendu, lorsqu'il se trouve en présence de son cavalier. On doit lui apprendre que le confort est de ne pas bouger, de ne rien faire, qu'il ne peut rien lui arriver tant qu'il est calme. La pression est mise sur la nuque et/ou le licol, afin que le cheval cède et baisse la tête. Nous recommençons l'exercice jusqu'à ce qu'il ne relève plus la tête lorsque le cavalier à pied se relève lui. Récompense lorsque c'est le cas par...l'inaction! Tu restes comme ça, tu peux être tranquille, on ne te demande rien d'autre que de ne rien faire. L'étape suivante consiste à se servir de cette attitude de calme pour claquer des mains au dessus de lui et qu'il conserve cette même attitude : au bout de quelques essais, c'est deja bien mieux
L'exercice suivant sera consacré à faire "se garer" le cheval le long d'un tabouret. Je dois, à l'aide de la main gauche qui dirige sur le licol et du carrot stick à droite qui donne l'impulsion et aspire les hanches (dieu merci je lui ai appris l'aspiration le mois dernier ^^), le mettre en place le long du tabouret en bois sur lequel je suis juchée. simple me direz vous. Et bien, pas tant que ça! Je n'étais pas assez claire pas assez réactive, et titi partait en avant, ou me fait face, ne pige pas trop. M.L. l'obtient en deux minutes. J'observe, et réessaye avec cette fois ci beaucoup plus de succès. Surtout, il ne faut pas hésiter, lorsqu'il prend l'initiative de bouger de lui même, à le mettre en mouvement sur le cercle, pour ensuite lui redemander d'être calme et à l'arrêt. Je finis par (enfin) y arriver ! Là, récompense par l'inactivité encore, le bien être de ne rien faire du tout. L'éducation par le farniente ^^
Mais pourquoi faire garer le cheval le long du tabouret? Et oui, vous aurez deviné... Hop, à cheval! Euh, ben comme ça, euh, sur? Euh, non, si, bon oui, j'y vais. Sans rênes ce n'est pas très rassurant. Je suis esclave de cette pensée que les cavaliers peureux doivent bien connaitre : "et si il faisait ci ou ça, je fais quoi?
". Bon, je gratouille, je rassure, pour, je le sais bien, me rassurer moi avant tout. Pharaon, le cheval en liberté de M.L. passe par là, regarde par dessus la lisse du manège, je ne suis pas rassurée je n'ai virtuellement aucun contrôle sur mon cheval, titi est bien intéressé, et mon cerveau repars en mode "et si et si??" ... Mais M.L. est là, elle me rassure, (que sa patience soit reconnue!), et me demande de faire bouger les hanches, m'aide à le faire me donne les clefs pour tout de suite re capter l'attention du gros. En cas de soucis, demander au cheval de bouger, lui occuper les pieds.
Auteur
Sujet: Petit Journal Du Mois D'aout... (Lu 10816 fois)