Il était évident qu'au fond de moi, pour me réconcilier avec Qrevette et ne plus en avoir la trouille, qu'il fallit que je le monte, SEULE, sans 2 pattes extérieur. Ca faisait déjà quelques temps que je me sentais prête et hier, je me suis lancée.
Na Jaume est en paddock (seul) depuis une semaine et est ressorti avec Tino, histoire de jeter son feu.
Il n'a pas bougé au "sellage" et s'est montré très à mon écoute lors de la séance préparatoire à pied et n'a pas bougé lorsque j'ai attaché mes grandes chaps à la selle et l'ai fait marcher aux 3 allures. Il fallait que j'y aille!
Casque sur la tête, gilet pare balle sur le dos et étonnement, presque pas peur, je me mets en selle (en licol), il ne bouge pas au montoir et je décide de l'enfourcher directement. Bien qu'un peu tendu, il n'a pas bronché et j'ai même pu le caresser sans qu'il bouge et il a baissé la tête et mâchouillé. Pour le départ au pas, il suffit de penser "petit appel de langue discret" pour qu'il se mette en route. Au bout du 15 ème tour, j'ai commencé à respirer et à relâcher les rênes. Et puis, dans l'euphorie, j'ai fait 2 claquements de langue pour le faire partir au trot, mais mon gilet a fait FROUTCH sur le troussequin et le voilà au galop. Je suis restée calme (je me suis même surprise), RADU et pouf, un Na Jaume tout calme au milieu du manège. J'aurais voulu descendre, mais je ne l'ai pas fait. Je suis restée encore bien 30 min à le travailler au pas, lui chantant tout le répertoire des Petites Sections (l'escargot Léo Léo, voilà le mille pattes...) en insistant sur ma décontraction et sur les changements de direction.
Le sentant calme, je suis descendue (il n'a pas bougé au démontoir) le regardant, lui faisant des gratouilles pendant qu'un grand conflit intérieur se jouait en moi:
Laisse le tranquille, il a bien bossé et t'es pas morte CONTRE la prochaine fois, tu n'arriveras pas à trotter. Je suis donc remontée en analysant la situation: Na Jaume, comme tout équidé intelligent qui se respecte, s'arrête à la porte du manège. Qu'à cela ne tienne, je le ferai partir au trot 3 foulées avant d'arriver à la porte, en prenant garde que mon gilet ne vienne pas FROUTCHER contre le troussequin. 3 foulées à chaque main, mais quelles foulées! Peut être aussi intenses que les 1ères foulées de Tino en extérieur. Je l'ai laissé là dessus, avec un sourire jusqu'aux oreilles. (rien que d'en parler, je ressens comme une bouffée de fierté et de bonheur).
Pour ce qui est de sa boiterie, je ne suis plus objective, je n'arrive pas à voir s'il boite ou non (enfin au moins, il ne boite pas franchement si c'est le cas). De dessus, les 2 épaules sont identiques et puis après plusieurs semaine de liberté surveillée, la boiterie ne s'est pas accentuée alors bon... Le remonter le refera boiter ou pas. De toutes façons, pour que les vétos y voient quelque chose, faudra bien qu'il boite. Mais pour le moment... :trefle: