La vaccination a lieu à partir de mardi pour le personnel hospitalier et commencera après les vacances de la Toussaint, début novembre, pour le reste de la population.
"Elle n'est pas obligatoire mais elle est fortement recommandée", a dit Didier Houssin, directeur général de la santé, lors d'une conférence de presse au ministère, à Paris.
Elle visera prioritairement les personnels de santé, médico-sociaux et de secours, les femmes enceintes à partir de trois mois, les nourrissons âgés de 6 à 23 mois et l'entourage de ces enfants en bas-âge.
La campagne aura lieu dans 3.000 établissements sur tout le territoire national, a dit Roselyne Bachelot.
"Il faut autour de trois semaines pour que le vaccin produise son effet et protège l'organisme", a-t-elle précisé.
Dans un premier temps, 1,5 million de doses du vaccin avec adjuvant produit par GlaxoSmithKline seront administrées en deux injections.
Les adjuvants renforcent l'efficacité du vaccin mais, par mesure de précaution, ne seront pas présents dans les vaccins proposés aux femmes enceintes ou aux personnes immunodéprimées.
Des études scientifiques ont suggéré qu'une dose était suffisante mais la ministre de la Santé a dit qu'elle ne s'y risquerait pas sans une recommandation des autorités européennes.
"Pour les adultes, cette recommandation va très probablement évoluer (...) Ce serait une très bonne nouvelle", a-t-elle dit, expliquant que la campagne serait ainsi facilitée.
"MARATHON"
Le gouvernement fait face à une population sceptique sur la nécessité de se vacciner contre une grippe dont la vague épidémique tarde à venir en France.
Les interrogations existent aussi au sein du personnel hospitalier, ce qui a conduit le Conseil de l'ordre des médecins à émettre une recommandation le mois dernier.
"Les professionnels de santé sont indispensables pour soigner les malades et il faut donc les protéger en premier pour préserver notre système de soins, qui pourra être fortement sollicité si l'épidémie s'intensifie", a dit Roselyne Bachelot.
"Mais aussi parce que ces professionnels sont en contact étroit avec ceux d'entre nous qui sont les plus fragiles.
"C'est un acte de responsabilité vers soi mais aussi et surtout pour autrui. Je sais que les professionnels de santé seront au rendez-vous et je ne peux pas imaginer qu'il en soit autrement", a-t-elle insisté.
Les autorités sanitaires se réjouissent de ne pas avoir eu à faire face à une large épidémie dès le mois de septembre, grâce au climat automnal clément.
Au 20 octobre, 33 malades porteurs du virus H1N1 sont morts en France, dont huit en métropole, selon l'Institut de veille sanitaire.
"Il est souhaitable de mettre à profit ce répit épidémiologique pour parachever notre préparation (...) La lutte contre ce virus relève bien plus du marathon que du sprint", a dit Roselyne Bachelot.
La France a commandé 94 millions de doses du vaccin auprès des groupes Sanofi, Novartis, GSK et Baxter. Celui de Sanofi n'a pas encore reçu le feu vert de la Commission européenne mais le laboratoire français espère obtenir l'agrément au mois de novembre.
Le coût de la lutte contre la pandémie était évalué en septembre par Roselyne Bachelot à 1,5 milliard d'euros.
La ministre de la Santé a assuré qu'il n'y avait "aucun risque que ces vaccins soient inutilisés".
Des doses ont déjà été données à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et les adjuvants, qui représentent 80% du coût du vaccin, pourront être utilisés pour soigner d'autres virus.
(Source : yahoo)