Asmara : ça n'a rien à voir avec le sujet initial, mais il y a dans ta phrase un truc qui me hérisse de plus en plus le poil (pas contre toi, hein, mais parce que c'est une tendance générale), c'est ça : "des gens (...) qui considerent leur cheval comme un partenaire et non comme une simple monture". Parce que si l'idée est louable, elle entraine des dérives :
- le cheval n'est pas ton ami, il ne fonctionne pas comme ça. On met en place des codes, et au bout de nombreuses années, on peut avoir une complicité. La tendance actuelle fait croire aux gens que le cheval est un partenaire, dans le sens un ami. C'est un non sens. Ce partenariat là, c'est l'homme qui l'instaure, le cheval il s'en fout totalement, il n'a pas besoin de toi. C'est de l'anthropomorphisme pour moi, et c'est oublier que dans sa vraie vie, le cheval est un animal complètement soumis aux codes de la hierarchie. Plus le temps passe et plus je me rends compte que c'est d'ailleurs un besoin vital pour le cheval : la hierarchie. Je crois que l'éthologie a amené une confusion dans l'esprit des gens, entre le fait d'apprendre à se faire comprendre par l'animal, et le fait d'être son copain...
- ensuite il faut faire la différence entre le cheval "animal de compagnie" et le cheval de compet ou de travail. Le but nest pas le même et il faut respecter chacun.
- enfin, personnellement je n'en peux plus des proprios qui prenennt leur cheval pour un toutou (et d'ailleurs, je vais arreter). Ou pire, pour le gosse qu'ils n'ont pas eu. Il y a encore quelques années, quand mon propre cheval tirait en main pour arracher une touffe d'herbe, je ne disais pas grand chose. Aujourd'hui il se prend le retour de longe et une gueulante, et pareil pour tous les pensionnaires. Parce qu'au bout de la longe, y a mon bras, et que j'en ai que deux.
Mais bon, ça faut plus avoir 20 ans pour le comprendre....
Au quotidien, je ne leur passe rien, ils savent qu'il ne faut pas me marcher sur les pieds. Mais à part ça, une majorité me répond et vient au galop quand je les appelle. Ok, y a l'appel de la gammelle, mais y a aussi la confiance. Un cheval, comme un chien, est sécurisé par un leader. Dans ce sens, sauf cas spécial, un cheval n'a aucun intéret à apprendre en 6 mois ce qu'il peut apprendre en quelques jours. Le délai supplémentaire n'est du qu'a notre propre incompétence.
Oui, le cheval ne peut pas dans sa tête nous considerer comme un partenaire au sens humain du terme, je suis d'accord qu'il faut qu'il nous considere comme son leader pour notre propre securité et d'ailleurs pour la sienne aussi. D'ailleurs un cheval est bien dans ses baskets quand il a un leader à suivre, un chef qui prend les bonnes decisions. Donc oui, ne pas être à 50/50 avec son cheval, mais 51/49. Les deux pour-cents qui font toute la difference...
Mais en même temps, je pense que pour un cheval, son leader, même s'il est un cran au dessus de lui, est son partenaire, au sens où nous nous l'entendons. Donc je pense que oui, on peut être le partenaire de son cheval. Celui qui est son copain, qui prend les bonnes decisions, le rassure, ET le remet à sa place quand il le faut. Mais avec un bon debourrage, des bases bien acquises, je pense qu'on a ensuite très peu besoin de remettre en place.
Et que ce soit pour le debourrage ou pour "remettre en place" après, je suis contre la brutalité. Pour en revenir à Parelli, car comme toi Iberik je m'en inspire beaucoup, être ferme oui, brute non.
Apres comme dis plus haut, je ne supporte pas moi non plus les derives de l'étho et autres équitation douces, où les gens deviennent de vrais bisounours, mettant leur securité et même le bien être du cheval en peril.
Il y a un juste milieu.
Quant au fait d'avoir plus de 20 ans pour comprendre ça je ne suis pas totalement d'accord non plus, je pense surtout qu'il faut avoir un certain feeling. Et tout depend aussi de la façon dont on a appris à monter à cheval et de notre caractere, si on est assez fort pour remettre en question tout ça et se faire sa propre opinion de l'equitation au lieu de suivre comme un mouton...
Il y a des gamines de 20 ans qui font de leur chevaux ce qu'on ne fera pas en 100 d'existence.