On a vu les règles basiques permettent à une selle de ne pas gêner la locomotion du cheval, du style :
- les contraintes d'emplacement de la selle pour préserver la locomotion du cheval (selle positionnée 2 doigts derrière la scapula et ne dépassant pas T17 pour une selle "classique" ... selles western, c'est un peu différent)
- les zones de contact, les zones à dégager
l'arçon nu, c'est assez simple : il doit épouser de A à Z les contours et poser à 2 doigts derrière la scapula et ne pas dépasser la T17 en longueur pour une selle classique)
- les matelassures vont elles seules soulever l'arçon et dégager impérativement toute la colonne vertébrale avec un espace de réserve en largeur comme en hauteur (en gros, 2 doigts aussi).
Clairement, la marge pour adapter une selle en jouant sur les matelassures est très très étroite : quand l'arçon ne va pas au cheval, faut oublier.
Le saddle-fitter nous a expliqué son travail et le déroulement d'une prise de mesure en vue de la fabrication d'une selle.
En gros, soit le saddle fitter prend les mesures du cheval, fait son patron et transmets au sellier fabricant du modèle choisi par le cavalier.
Soit il est également le sellier fabricant et fait lui-mêmes ses mesures et/ou il va lui même essayer plusieurs arçons sur le cheval pour prendre celui qui lui convient.
On a vu ensuite des essais sur un cheval d'arçons nus traditionnels bois/métal et regardé adéquation/inadéquation.
Puis fait la même chose avec des selles.
On a fait des essais de selles "haut de gamme" comme industrielles, systèmes avec arcades comme arçons bois/métal et franchement, là ... autant c'était assez simple avec un arçon nu, autant ça a commencé à se corser avec une selle finie, car percevoir l'adéquation d'un arçon à l'intérieur d'une selle avec ses matelassures, c'est tout de suite moins facile.
En gros, nous, les quidam (et on était 2 cavalières de loisirs, les autres faisaient une formation shiatsu équin), on arrive à voir si la selle est équilibrée ou pas, mais pour voir si elle fait pont etc., et d'où ça merdouille, c'est pas le même topo.
A fortiori, savoir si possible de modifier une selle ou pas et savoir le faire => pas possible pour qq1 dont ce n'est pas le métier initial.
Je pense franchement que seul un sellier bourrelier a l'expérience nécessaire pour faire du saddle fitting.
Pas la peine de tourner autour du pot sur la question à mon avis ...
Les tapis à capteurs et tout ça, c'est très bien pour faire des tests, mais pour trouver la bonne selle pour le bon cheval et/ou faire les (très légères) modif possibles sur les matelassures, faut le métier.
Ca, c'est mon analyse après cette 1/2 journée.
Voilà pourquoi je pense qu'à moins de vouloir devenir sellier-bourrelier, ou de l'être déjà, autant se payer la consultation du saddle-fitter si c'est juste pour savoir si notre selle va ou pas, est modifiable ou pas, ou trouver une selle qui va et la faire ajuster.
Autrement, ce qui m'a laissée songeuse, c'est que le cheval (holsteiner) qui était loin d'être un format cob, ben ... les selles "haut de gamme" siglées (si vous voyez ce que je veux dire ... celles dont les commerciaux disent qu'elles vont à 90 % des chevaux LOL) leur arçon était souvent trop étroit.
D'ailleurs, le saddle-fitter a +/- balayé au passage ce discours de selle haut de gamme dont l'arçon standard "irait" soit disant à la majorité des chevaux.
Y en a pas un pareil ...
D'autre part, comme on pouvait s'en douter, on peut très bien trouver une selle qui va à son cheval pas chère et essayer des selles très chères qui ne lui conviennent pas.
Point de vue selles sans arçon, point de vue très réservé du saddle-fitter sur la question. L'arçon a sa raison d'être, fait confirmé par l'ostéo présent :
La monte à cru, les tapis de monte à cru, c'est pas spécialement facteur de bien-être pour le cheval puisqu'il y a contact avec la colonne vertébrale et que celle-ci doit impérativement dégagée.
Le pb est moins aigu pour les chevaux ronds qui n'ont pas l'épine dorsale saillante, mais bon ... pour revenir aux selles sans arçon, pour lui, c'est relativement sans appel : toutes les selles sans arçon qui ne dégagent pas l'épine dorsale, c'est poubelle. Pour les autres, se posent aussi les pbs des matériaux et mousses utilisées, de la déformation de l'ensemble sur le dos du cheval et d'une répartition du poids pas franchement uniforme non plus, quoi qu'en disent leurs fabricants.
même un surfaix doit dégager l'épine dorsale.
On a aussi brièvement parlé de l'incidence des tapis : pour lui, exit tout ce qui contient des mousses, à fortiori tout ce qui est sensé corriger ceci cela. Et vive les matières naturelles : feutre de laine, mouton naturel, coton. Car le reste est échauffant.
Et enfin, pour vérifier que notre selle pose encore bien quand on a un doute et qu'on est tout seul, un petit test de la craie (tartiner la selle, la poser nue sur le dos du cheval, monter dessus si possible sans mettre le pied à l'étrier, marcher le cheval - enlever et regarder si traces uniformes sur le dos du cheval à l'emplacement de l'arçon) reste pas mal.
Après, à un niveau + perso, ben ... je suis rassurée sur ma selles de reining et ma petite CWD achetée d'occas. Elle vont bien et il y aurait pas grand chose à faire sur les matelassures de la CWD pour grignoter encore un peu de largeur qu'elle soit à 100 % parfaite.
Ma coloc a eu quand à elle confirmation que le mieux est qu'elle vende sa selle (qui est très bien mais ne va pas du tout à son poney très hors du commun niveau épaules).
Voilà ... pas possible de résumer 3 heures sur papier, mais j'ai essayé de vous transmettre qq éléments dans ce que j'ai mémorisé :rire: