Qui vous dit que "c'est perdu d'avance ?"
Certes, cette pouliche risque bien de rester handicapée à vie. Mais j'en connais des chevaux handicapés, non montables, et qui ont eu la chance de "bien tomber", de croiser les bonnes personnes...et ils sont adorables.
Je me souviendrai toute ma vie, je pense, d'un hongre qui avait eu tous les tendons de l'antérieur gauche arrachés. Lors de sa blessure (il avait 5 ans), 3 vétos avaient recommandé de l'euthanasier. Sa proprio avait refusé à chaque fois. Il est resté boiteux intermittent, avec une forte aggravation à partir de ses 18 ans, où son paturon se calcifiait.
Il était le chef du troupeau, et se comportait comme un entier. Je me souviens quand il ronflait et trottait la queue en panache et l'encolure en col de cygne, à l'approche d'un nouveau cheval à l'horizon au bord de la route...sur 3 pieds, mais il "faisait son étalon" quand même. Et ca faisait plaisir à le voir vivre ainsi.
En grandissant, cette pouliche pourrait servir de marraine lors du sevrage des poulains, par exemple.
Je salue la décision de cet éleveur. Ce sont des décisions difficiles à prendre, dans un sens comme dans l'autre.
Si la pouliche a le moral, l'appétit et qu'elle semble bien vivre sur 3 pattes, autant lui laisser cette chance si c'est possible. Lorsqu'un cheval "abandonne", il sait le faire comprendre à son entourage.