Ca remonte à 2002, un bail donc... en février aussi. Coïncidence sans doute. Ou pas... je ne vais pas remettre mon roman "mon dada et moi : notre vie, nos malheurs" mais juste re-situer le passage : janvier 2002, mon beau-père se sépare de ma mère après 16 ans de vie commune. Février 2002 : tout mon matériel est volé alors que fermé à clé dans la sellerie au milieu de notre terrain. Panique. Une seule personne connaissait ce qu'il y avait dedans... Panique. Je me souviens de L'avoir vu dans la prairie pour "son" cheval qu'IL faisait monter par des étrangers et L'avoir vu tourner autour de Sap. Le jour même, je fouille les annonces et trouve en catastrophe une pension pour Sap. Ouf, Sap est sauvé. Le dimanche, je vais porter plainte à la police. Tout ce que j'ai, c'est une énorme rancoeur... mon "père" m'a dépouillé de tout. Il ne me reste de ma selle qu'une photo. Je n'ai pas le reflexe "photos de matos pour montrer". Je la laisse à la police avec ma plainte, la description de tout ce que j'avais acheté après de longues économies et des sacrifices... J'ai toujours mon cheval. J'ai racheté petit à petit le matériel. La page est tournée. Je le croyais.
Samedi passé, on va chez ma mère pour apporter les cadeaux de notre retour de Turquie. On aime bien aller farfouiller dans les Cash Converter, pour les DVD surtout, de bonnes affaires. Comme des gosses. On y fais un saut avant d'aller. Pas de place dans le petit parking, zut, on se gare un peu plus loin et on va à pied, en passant devant la vitrine centrale. Et là... le flash. MA selle. Elle est là, en vente. Je demande à Marco de me suivre et nous entrons. Je reste un moment sans rien dire puis : "c'est ma selle". Marco ne comprend pas, il ne l'a jamais vu cette selle. Je lui rapelle la triste histoire. Il me demande si j'en suis sure. Et comment : une selle western artisanale, cuir clair, siège en daim, des boutons argenté en motifs floraux, le pommeau décoré, j'en étais tombée amoureuse et ne voulais que cette selle alors que j'étais partie pour une synthétique. Mes balades avec Mherlyn, le débourage de Sap, la première fois que je suis montée sur lui... même MON bridon est là : un importé d'espagne, avec le frontal délicat, en cuir clair assorti, acheté au monsieur qui avait débourré Sap. Le mors... le petit filet brisé qu'il avait utilisé pour le débourrer... et mon tapis. Tout est là. Tout est revenu à mon esprit...
J'ai averti le responsable du magasin qu'il vendait des objets volés et il m'a conseillé de réveiller ma plainte pour que la police r-ouvre l'enquête non aboutie et non préscrite et aussi qu'ils puissent la retirer de la vente. Je suis allée à la police, j'ai encore tout raconté. Ma plainte est ressortie des tiroirs. Ma selle a été retirée et est dans la réserve. L'inspecteur qui m'a écouté devait passer au magazin mardi ou vendredi. Je vais sonner pour savoir quoi... même si je me demande quoi.
Six ans... et tout le passé m'est revenu. C'est ma première selle, elle a coûté cher mais j'ai craqué, des souvenirs y sont attachés. Je ne me suis pas trompée. Parce que je n'ai jamais oublié.
Je ne sais pas si je la récupérerais. J'en doute mais bon... je trouve étrange de TOUT retrouver en bloc : la selle, le bridon, le mors, le tapis, tout ce qui comptait pour moi. En un seul lot... au bout de 6 ans.
Voilà, juste une tranche douce-amère à partager avec vous...