Merki les filles
Or donc, ce soir, c'était obstacle. Oui parce qu'on saute une semaine sur trois, on a dressé y a quinze jours, la semaine dernière j'y étais pas mais c'était dress aussi, donc CQFD ce soir c'est mikado.
Le bus, pour une fois, n'a pas été trop long. Je suis en train de lire Millenium, c'est pas mal du tout je vous le conseille, c'est archi prenant. Mais ça n'est pas le sujet. En plus j'suis arrivée à l'heure, j'ai eu le temps d'aller payer mes cours et prendre une licence. Ca fait 5 mois que je suis sans papiers, c'est pas très classe quand même!!!
Puis c'est l'heure de la feuille de reprise...
Roulements de tambour...
Suspense...
Tadaaaaammm!!
Ce soir je monte Olita, la girafe baie, celle que j'avais adorée en dress en bride. Très souple, trop souple, tendance à tortiller dans tous les sens et à passer derrière la main, pour moi qui n'ai pas de main c'est pas bien grave tu me diras, mais du jus tout en étant assez facile à reprendre. Assez le genre de cheval que j'aime à monter, sauf qu'elle est vilaine la pauvre, une encolure épaisse comme mon bras sur un gabarit d'1.65m... Le cheval de club un peu ingrat quoi.
Par contre, elle a pas la réputation d'être simple à l'obstacle, elle a tendance à charger ses barres paraît-il. Comme on le verra par la suite, ça n'est pas qu'une réputation et j'en ferai les frais.
Détente peinarde, pas trop galop, la jument cède facilement dans la bouche ça me permet de monter sans trop de contact dans les mains et je me concentre sur l'assiette et la position en équilibre, ça me fait du bien aux cuissots.
Puis on attaque les réjouissances. Une croix au trot dans la diagonale, normal. Un passage, deux passages, la fifille reste gérable même si on sent qu'une mauvaise reprise à un moment peut être sanctionnée par un tour en orbite autour de Saturne ou quelque part par là. Après, on enchaîne sur un vertical dans l'autre diagonale, après un tournant au galop. La peste qui retombe jamais sur le bon pied rechigne à passer au trot pour changer de pied, quitte à galoper à faux. Tu me diras, en soi c'est pas un mauvais exercice, mais là c'est pas le but. Enfin, là encore ça reste gérable, et j'en viens à me dire que finalement je vais rien avoir à raconter de marrant pour mon post du soir.
Et là je me dois de remercier Olita qui apporte de l'eau à mon moulin, je suis sûre qu'elle a commencé à sentir mon désarroi. La prof rajoute à quatre foulées après le vertical un deuxième vertical, et j'ai droit à une explication en images et sensations de l'expression "partir vent du cul". A la réception du premier vertical, je me méfie pas trop trop, et la bête se fout l'encolure à la retourne, se catapulte vers l'avant, part en trois foulées... et saute n'importe comment le second vertical, en pédalant à qui mieux mieux au dessus de la barre pour ne pas se péter les genoux dedans. Je crois que j'ai verdi très fort à ce moment là!!! Evidemment, je recommence. Elle aussi. Je gagne une nuance de vert. Pourtant, je l'ai tenue, je me suis méfiée, elle m'a fait deux foulées calmes avant de jeter sa tête en l'air et rebelote. Connasse!!! Bon, troisième et dernier passage, j'aborde au trot, et là ça va mieux. Je commence à piger le mode de fonctionnement, mais après tant de stress mes capacités et réflexes sont... comment dire... amputés. Donc je m'en tiendrai là pour aujourd'hui merci bien.
Et en bonus, vous aurez droit à l'incarnation de la jument pisseuse au possible. Madame doit avoir les ovaires qui la chatouille, c'est de saison, du coup elle couche les oreilles au passage de n'importe quel bourrin dans un rayon de 4m autour d'elle. Et puis donc, à la fin du cours, une grande dadaite (féminin de dadais, oui farpaitement, je dis comme je veux c'est moi qu'écris) alezanne à l'air bovin passe un peu près, et Olita sans prévenir lui balance son postérieur à la tronche. Ca rase les oreilles, l'autre met le temps à cogiter, mais évite quand même la torgnole. Parlant de torgnole, je lui ai collé trois baffes dans les oreilles et dix mètres de reculer. Quelle morue!
Bon, maintenant, ne vous en déplaise, chers Lecteurs, je vais siroter un verre de rosé bien frais pour me remettre de mes émotions.
Le CSO c'est plus d'mon âge!