La Cense.
Un doux mot à mes oreilles, haut lieu chargé de symboles depuis qu’un jour, dans un recoin du salon du cheval de Paris il y a près de 10 ans, un cow- boy, chaps et grand chapeau, présentait ce qu’il faisait d’extraordinaire avec un animal encore plus étrange, un zorse. A l’époque, Andy n’était qu’un inconnu, et nous étions à peine une dizaine autour de la carrière…
10 ans plus tard et propriétaire d’un bronco sauvage, j’ai la chance d’avoir un homme merveilleux qui pour mes 30 ans, m’offre ce rêve : 2 jours à La Cense avec Tino.
Telle une gamine hystérique, j’attends avec impatience ce fameux we ! Et ça y est ! Les Gris sont chargés(ben oui, on allait pas laisser le Padawan à la pension !), nous sommes partis. Mais la quête du St Graal passe par la case périph parisien un vendredi après- midi… La peur et l’appréhension au ventre, nous réussissons la traversée.
Nous aurons des déboires avec un frigo américain perdu au milieu de la route à 100 m de l’entrée du lieu de pèlerinage, mais pas de doutes, ça y est, nous y sommes !
Après s’être assurés que nos Gris étaient bien installés, nous partons en exploration du domaine… à pied… 400 hectares !
Nous n’osons même pas nous diriger vers le grand manège, de peur de nous faire « jeter » tellement que nous avons l’impression d’être des intrus dans ce petit paradis équestre.
Nous sommes lessivés mais tellement heureux. De retour vers les écuries, nous faisons connaissance de Fabienne de sa jument Guapa, magnifique jument espagnole de 4 ans,et de Séverine, cavalière de dressage au parcours atypique qui n’a pas pu venir avec son 3 ans, Casanova. Nous faisons aussi la connaissance des 3 chevaux d’école de La Cense, qui sont là pour les stagiaires sans cheval, comme Séverine.
Nous lâchons les Gris dans le manège afin qu’ils se détendent un peu mais après s’être roulés, ça finit comme d’habitude en baston.
Nous nous rendons au restaurant Fabienne, Séverine, Désiré et moi ; je vous laisse deviner le thème de nos discussions.
Se présente à nous Christophe, notre instructeur pour le stage. Rendez- vous pris pour le lendemain, 8h30.
Et là… entre dans le restaurant… Andy.
Je n’en crois pas mes yeux. Nous sommes… 6 autour de lui, il est simple, décontracté mais franchement courbaturé : il nous explique qu’il a en ce moment un « cas social », une grande jument d’1m80 avec laquelle ce jour, il aurait mieux fait de tomber plutôt que de vouloir rester dessus. Super humble et simple… waaaaaa, pas la star inaccessible que je m’étais toujours représentée.
Désiré case judicieusement que nous aussi nous avons un cas soc’ (car il y a une démo d’Andy prévue le lendemain soir et qu’il ne sait pas ce qu’il va présenter), ma cervelle en mode déconnection imagine Tino en démo… mais tout ce que j’arrive à sortir c’est quelque chose comme :
« zztxwjklpdftrqsdz »
Ceux qui me connaissent savent pourtant combien il est difficile de me couper le sifflet et mes réparties : là, je suis incapable de formuler une phrase, un peu comme une ado des 90’s devant Patriiiiiick. Non non, pas amoureuse hein, admirative !!!! Le même état que si un jour je tombais nez à nez avec Phil Collins dans mon salon.
Nous repartons à pied à travers le domaine vers nos chambres, tous heureux de cette rencontre imprévue.
Je suis crevée mais j’ai du mal à m’endormir. J’ai peur de ne pas me réveiller et de louper le stage !
Ma nuit fut agitée, mais je me lève toute excitée comme un matin de Noël.
Autour du petit dèj, nous retrouvons les 2 autres stagiaires : Emilie (venue de Haute Savoie) et Caroline. Nos discussions vont bon train, puis Christophe notre instructeur, nous demande tour à tour ce que nos attentes et nos pratiques vis-à-vis de l’éthologie. Nous avons tous un parcours différent mais des attentes somme toute identiques. Caroline qui n’a que 15 ans, m’impressionne par sa pratique et sa réflexion équestre, bien loin de mes clichés de greluches à moumoute.
Christophe nous expliquera son parcours et comment il en est arrivé à enseigner ici. Parcours impressionnant d’un moniteur « classique » qui s’est remis en question. Chapeau bas.
Un coup de brosse et les 6 chevaux : Ontario, Cheyenne, Batman, Guapa, Naba et Tino se retrouvent dans la carrière. Et les choses sérieuses commencent…
