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Auteur Sujet: Pour Ceux Qui Lisent L'anglais  (Lu 2607 fois)

Elfik

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Pour Ceux Qui Lisent L'anglais
« le: novembre 08, 2009, 12:53:01 pm »

 Je vous conseille de lire cet article

http://www.equinestudies.org/ranger_2008/ranger_piece_2008_pdf1.pdf' target='_blank'>Clique là

, qui est certes long mais absolument passionnant. Il traite non seulement de croissance et de morphologie, de conseils pour le débourrage et le travail avant la selle du jeune, mais explique aussi de nombreuses choses sur le systèmes des courses et des concours jeunes chevaux (ce qu'aux US on appelle Futurities), les dérives du système actuel des courses, et l'élevage des pur-sangs. Le tout écrit dans une langue vraiment cool, qui se lit bien.

J'ai déjà traduit les 4 premières pages :

J'ai mis les références des pages pour que vous puissiez vous référer aux photos et illustrations de l'article original. J'ai pas traduit les légendes des photos, par contre. Débrouillez-vous!

[page 1]

Etapes et rythme de la maturation du squelette chez les chevaux
Commentaires sur le débourrage des jeunes chevaux et états des lieux de l’industrie

©2008 par Deb Bennett, Ph.D.

Introduction

L’article le plus largement lu et demandé de notre site Internet est le texte qui va suivre et auquel nous nous référons couramment comme à « l’article de Ranger ». Jusqu’en 2008, avec notre permission, cet article a été réimprimé dans plus de 75 magazines et newsletters de centres équestres dans des pays aussi lointains que l’Afrique du Sud, l’Ecosse ou la Nouvelle-Zélande. SANS notre permission, il a aussi été posté sur de nombreux sites Web et forum et, j’en suis sûre, d’une façon ou d’une autre, lu par plusieurs milliers de gens.

Initialement publié le 14 décembre 2001 dans la section « analyse de la conformation »de notre site Web, il a été supprimé en janvier 2004 lors de la restructuration du site. Entre 2005 et mi 2008, il était dans la section « Connaissances de base » de notre nouveau site, et voici à présent une version revue et corrigée, en format PDF, qui inclut des tableaux de donnée et une bibliographie de références techniques. Nous l’avons publié sous ce format, pensant que vous apprécierez d’avoir une version téléchargeable, pour pouvoir la partager plus facilement avec des voisins ou des amis dont vous pensez qu’ils peuvent vouloir ou ont besoin de la lire.

Des conversations que j’ai récemment eues avec des éleveurs, des propriétaires, des officiels de plusieurs organisations, des journalistes, des vétérinaires, et de nombreux quidams qui se sont sentis concernés par la mort très médiatisées de chevaux de course comme Ruffian, Barbaro ou Eight Belles sont particulièrement pertinentes. Plusieurs ont mentionné les « piètres pratiques d’élevage » (l’inbreeding avec Native Dancer) comme cause des fractures catastrophiques qui ont mené ces chevaux à la mort et qui ont eu lieu pendant ou juste après des courses à enjeux capitaux. D’autres ont souligné l’abus endémique de produits sur les champs de course, comme le lasix, les cortico-stéroïdes et le phenylbutazone, et d’autres traitements comme les infiltrations.

Dr Gregory L.Ferrato, actuellement directeur du Centre de Santé Equine à l’Université de Californie à Davis, observe, dans un article de 1992 dans THE NORTH AMERICAN REVIEW :

En général, les traitements destinés à réparer les blessures d’un cheval et à soulager sa douleur sont désormais utilisés pour faire concourir l’animal – pour forcer l’animal, comme une sorte de cocktail explosif, à aller jusqu’au bout de ses forces. La médecine vétérinaire équine a été détournée de l’art de guérir pour devenir un soutien du « management par le portefeuille », et l’industrie des courses de chevaux est en train de tuer sa poule aux œufs d’or.

[page 2]

La réprimande cuisante de Ferraro sonne juste, mais il existe un autre facteur : il serait absolument stupide d’oublier le fait que les chevaux de course sont régulièrement entraînés et concourent longtemps avant qu’ils aient eu la moindre chance d’atteindre leur maturité physique.

Qu’un officiel d’une organisation de courses défende, dans une interview diffusée nationalement, le procédé de faire courir des chevaux de 2, 3 ou 4 ans ne me choque pas. Je n’ai pas été plus choquée quand j’ai reçu des emails rageurs de sponsors d’hippodromes ou de membres d’organisations de courses ; ces gens sentent leurs intérêts menacés par les faits présentés dans cet article. Ce qui me CHOQUE, c’est d’être rembarrée par un officiel de l’Association Américaine des Praticiens Equins, qui affirme, en harmonie avec les intérêts des courses, que les chevaux sont tout à fait mûrs à deux ans. Rien ne pourrait être plus faux. Cette personne - je peux à peine croire qu’elle a reçu un enseignement vétérinaire – était complètement inconsciente, comme beaucoup de gens, que les chevaux ont plus d’un cartilage de croissance, qu’il y a de nombreux foyers d’ossifications dans chaque os du corps hormis le crâne, et que le processus des cartilages de croissance (qui commence à la naissance et s’étend jusqu’à la sixième année, et qui est coordonnée au processus de pousse des dents) est bien connu des vétérinaires, paléontologues, zooarchéologues et spécialistes des mammifères depuis le début du 19e siècle.

Les intérêts des courses justifient parfois le fait de faire courir de très jeunes chevaux en disant que « la mise en condition pour les courses est bonne pour leurs os ». Cette affirmation est une mauvaise application d’une bonne recherche, qui a démontré qu’en effet les os des jambes des jeunes chevaux à l’entraînement se remodèle en réponse à n’importe quel stress auquel ils sont soumis.

[page 3]

Ainsi, il est sage pour les éleveurs et entraîneurs américains d’établir un programme pour les jeunes chevaux, parfois même les poulains, qui consiste à les faire courir en groupe ou en troupeau vers la gauche, sur une piste dure en gazon ou en terre, parce que ce sont les conditions qu’ils trouveront sur les champs de course américains. Quand des radios des os ou des études post mortem sont effectuées sur des jeunes chevaux qui ont bénéficié de ce « pré-entraînement », on se rend compte que la partie gauche du canon s’est épaissie en réponse au stress.

Ceci n’a cependant rien à voir avec le rythme auquel un os mûrit, et cela ne fait rien pour accélérer ou retarder le processus ou la fusion des cartilages de croissances. En outre, ce qui se produit durant ce pré-entraînement n’est pas équivalent au développement d’un « super os » - avec plus de substance osseuse qu’il n’y aurait eu sans le pré-entraînement ; ça n’est ni plus ni moins qu’un remodelage de l’os, ce qui signifie que la substance osseuse, qui aurait dû être distribuée de façon égale autour de la structure osseuse sans pré-entraînement, est déplacée d’une partie de l’os à l’autre. Le pré-entraînement est-il bon pour les jeunes chevaux ? Seulement en des termes relatifs, pour l’animal qui aurait atteint une substance osseuse de qualité égale ou supérieure, si seulement on lui avait laissé assez de temps pour grandir avant de le faire courir. Alors que la croissance en longueur de l’os du canon s’arrête avec la fusion des deux cartilages de croissance aux alentours de 18 mois, la croissance en épaisseur de l’os du canon ne s’achève pas avant 5 ans, et ceci s’applique à toute croissance en épaisseur de chaque os des membres, sachant que plus les os sont situés « haut » dans le corps, plus ils arrivent tard à maturité.

Le Derby du Kentucky, l’une des courses les plus anciennes et prestigieuse au monde, est un « Futurity » ouvert à tout cheval officiellement âgé de trois ans quand il franchit la porte de départ. Voilà ce qu’est un Futurity : une course pour des chevaux qui ne sont pas encore mûrs physiquement. Ce que cet article enseigne, c’est qu’aucun cheval, de n’importe quelle race, n’importe quel pays, à n’importe quelle époque de l’histoire, que ce soit aujourd’hui ou hier, n’a jamais été mûr physiquement avant ses 5 ans et demi : et encore, ça serait le cas pour de petites juments rustiques vivant dans un environnement difficile. Des chevaux mâles sains, élevés par l’homme – et la plupart des femelles – ne sont pas mûrs avant l’âge de six ans. Les grands chevaux, ceux avec de grandes encolures, peuvent mettre encore plus longtemps que ça.

L’objet de cet article, c’est le squelette – et il y a eu de nombreuses fractures et/ou ruptures qui ont tué non seulement les trois célèbres chevaux mentionnés plus hauts, mais aussi des centaines d’autres chevaux de courses, de complet ou de CSO. On devrait mentionner quelque part que TOUS les chevaux de course en activité ne sont pas immatures. Il y a de nombreux chevaux « à réclamer » ou vétérans sur les pistes américaines qui ont six ans ou plus, et encore plus en Europe, Australie, ou Nouvelle-Zélande, où les courses plus longues et les pistes en gazon sont plus courantes.

[page 4]

Malheureusement, les règles des courses dans presque tous les états américains stipulent que les pur-sangs doivent « break maiden » - gagner une course – avant leurs 4 ans. Ainsi, virtuellement, 100% des pur-sangs courant sur les pistes américaines sont entraînés et courent avant d’avoir achevé leur croissance. Ceux qui restent sur les pistes après leurs 4 ans sont simplement des survivants. La plupart du temps, de tels chevaux sont des hongres qui, bien qu’ils puissent être des vainqueurs, ne peuvent pas être mis à la reproduction. On doit aussi préciser que certains chevaux de courses déjà mûrs peuvent se fracturer des os des membres en courant, mais ça n’a rien à voir avec le nombre de chevaux immatures à qui ça arrive.

Précisons ici que la fracture du sésamoïde qui a tué Ruffian et les fractures du paturon qui ont tué Barbaro et Eight Belles ne sont pas directement lié à la fusion des cartilages de croissance. Chez un cheval de trois ans, tous les cartilages de croissance jusqu’en haut du radius sont déjà normalement fusionnés. Néanmoins, une autre leçon donnée par cet article, c’est que tous les cartilages de croissance situés au-dessus du radius ne sont pas fusionnés, et notamment ceux de la colonne vertébrale. C’est la colonne du cheval qui gouverne la coordination des jambes et le « style de course » de l’animal. C’est la colonne, et non les membres, que l’animal utilise avant tout pour compenser les trous, les endroits glissants ou les autres irrégularités de la piste. Plus rapide est la vitesse, plus grand est l’effort physique, plus il est important que l’animal ait TOUTES ses articulations mûres et en bon ordre de marche. Alors que les défaillances catastrophiques sont rares, des maladies des membres plus subtiles, des douleurs ou des dysfonctionnements chroniques chez les chevaux de course âgés de deux ou trois ans sont couramment diagnostiqués et sont des causes massives de « gaspillage » de jeunes pur-sangs.

Il y a trois siècles, les courses de pur-sangs ont commencé avec un concept et des règles complètement différentes de ce qu’on a maintenant. Les règles d’origine stipulaient que les chevaux devaient courir de nombreuses séries, toutes le même jour. Les courses avaient lieu sur gazon, sur un sol vallonné, la première série faisait 4 miles. Les deuxième et troisième séries faisaient aussi 4 miles ; et si aucun vainqueur distinct n’émergeait après ces trois séries, les chevaux couraient une quatrième course de 3 miles et demi. Assez souvent, un concurrent pur-sang courait donc près de 20 miles par jour.

Aujourd’hui, on entend des gens objecter aux plus longues courses américaines, qui demandent au cheval de courir plus de 2 miles ; de telles courses ont été qualifiées d’inhumaines. La plupart des courses pour les pur-sangs aux USA aujourd’hui font moins d’1.5 miles – ce sont des sprints. Les courses « en séries » disparurent aux USA au début du 19e siècle, « tuées » par la popularité des courses « Futurity ». Quand les premiers « Futurities » eurent lieu pour la première fois, la longueur de la course avait été intentionnellement raccourcie, parce que c’était bien connu que faire courir un 3 ans sur plus de 4 miles pouvait le tuer. Les courses plus courtes, destinées aux jeunes chevaux, produisaient des compétitions concentrées et tape-à-l’œil, plus excitantes pour le public et bénéfiques pour la gestion de l’hippodrome. Ainsi, les efforts d’élevage de chevaux de course aux USA de ce dernier siècle ont été tournés vers la production de chevaux potentiellement vainqueurs à des âges précoces et sur de courtes distances. Les pur-sangs des origines étaient valorisés pour leur santé et leur endurance ; les Futurities ont valorisé la seule pointe de vitesse. La recherche de la vitesse pure chez un animal dont le squelette n’est pas mûr est la recette du désastre.

La discussion au sujet de Ranger – qui est un Tennessee Walking Horse, pas un PS (mais rappelons-le, le même schéma de croissance osseuse s’applique à toutes les races) fut lancée lorsqu’un visiteur du site Web envoya une photo de son hongre de deux ans et demi pour entendre mes commentaires. Ainsi, cette discussion ne commença pas, et ce n’est pas son but, comme une polémique contre la course et les PS ou n’importe quelle autre forme de compétition hippique. Le but, c’est de faire part de faits biologiques solides, sous une forme qui sera aisément compréhensible par n’importe quel propriétaire, éleveur, entraîneur ou législateur. Laissons le lecteur, et la société, faire le meilleur usage possible de l’information que nous leur fournissons.

Je commençai à répondre au propriétaire de Ranger avec des commentaires sur sa morphologie, mais fus bientôt entraînée vers le principal problème qui est, au fond, « comment prendre la meilleure décision au sujet du meilleur moment pour débuter un jeune cheval sous la selle ».  
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lok.lok

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Pour Ceux Qui Lisent L'anglais
« Réponse #1 le: novembre 08, 2009, 06:34:43 pm »

 il a pas assez de boulot comme ça mon fifik, qu'il se mette à traduire des trucs pour les copains ??  :livre:  :blink:

(en tous cas je suis pas mécontente de savoir que Poney a perdu ses dernières dents de lait récemment)  :-)  
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Appaloosa911

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Pour Ceux Qui Lisent L'anglais
« Réponse #2 le: novembre 11, 2009, 06:34:04 pm »

 Trèèèèèèèèèèèèès interressant  :blink:

Merci beaucoup pour la traduc ! :-o  
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Jevaisbientoutvabien

Guylène44

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Pour Ceux Qui Lisent L'anglais
« Réponse #3 le: novembre 12, 2009, 05:08:53 pm »

 En effet, merci Elfik de faire la traduc pour des monolangues comme moi  :crying:  :ptitebiere:  
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errare humanun est