La guerre des méthodes est aussi vieille que l'équitation toujours au XVIII ième Gustav Stenbreich dans son "gymnase du cheval" (un monument) fustige à la fin de chaque paragraphe son contemporain François Beaucher qui, lui, regettait les vertues de l'épaule en dedans.
Aller !!! faite vous plaisir avec votre cheval ce sera toujours ça de pris
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La guerre des méthodes...c'est bien vrai et c'est tellement dommage car toutes les méthodes ont qq chose de bien à prendre (parfois bcp, parfois très peu).
Revenons sur Baucher, justement : je viens de lire sa biographie, c'est donc tout frais dans ma mémoire (même si c'était un livre prèté que j'ai rendu depuis).
Baucher voulait révolutionner l'équitation en rejetant tout ce qui avait été dit et fait avant lui (ce qui lui valu effectivement de très virulentes critiques), dont l'épaule en dedans. Mais à bien y regarder, même s'il ne le disait pas (surtout pas, quel désaveux pour lui), même s'il ne les appelait pas ainsi, des épaules en dedans, il en faisait ! Et ses disciples aussi...
Baucher était un méthodiste par excellence. Mais il était tellement méthodiste qu'il a su adapter et faire évoluer sa méthode. En effet, à 59 ans (en 1855), il subit un terrible accident qui le laissera très affaibli, plus ou moins en fauteuil roulant : comment monter sans jambe ? Et bien il a trouvé une méthode pour y parvenir ! Radicalement différente de la précédente qui était bcp plus sportive pour le cavalier (qui devait notamment avoir une sacrée "pince" au niveau des jambes). Il se serait même demandé en parlant de sa 1ère méthode qu'il a fini par réfuter : "Comment avons nous encore des jambes après l'abus que nous en avons fait ?"
Donc un grand écuyer comme Baucher a évolué au cour de sa vie d'écuyer. Sa façon de monter, d'enseigner, sa méthode a considérablement changé.
Il avait commencé par tout refaire : il a créé une méthode...
Puis un accident l'a obligé a revoir sa première méthode pour l'améliorer. Peut-être n'y serait-il pas arrivé sans cet accident ?
En tout cas, pour en revenir au sujet général du topic : une méthode sert de base pour évoluer.
Nous avons tous plus ou moins appris à monter à cheval à la sauce "classique". Puis, chacun s'est tourné vers ce qui l'intéressait le plus, toujours avec son bagage "classique". Certains ont tenté le western et ont été séduits. D'autres ont répondu à l'appel de l'éthologie et s'y épanouissent. D'autres encore sont restés dans leur monde "classique" qui leur convenait bien et se sont orientés vers des méthodes particulières : celle de Michel Robert en CSO par exemple, ou peut-être le rollkür, ou la Guérinière, ou Baucher en dressage ? ou l'équitation centrée, ou que sais-je d'autre encore !
Une méthode doit servir de guide pour nous permettre d'évoluer vers ce que nous cherchons à devenir : un cavalier, un homme de cheval.
Certains estiment ne pas avoir besoin de guide : ils ont l'impression de s'enfermer dans qq chose qui n'est pas "eux".
Mais une méthode ne doit pas devenir un dogme absolu car toutes les méthodes ont des avantages et des inconvénients, toutes sans exception ! C'est à chacun de prendre ce qui lui convient et de créer sa propre méthode à partir de ce qui existe déjà (car effectivement, voilà bien longtemps qu'on n'a plus rien inventé en équitation !).
On peut aussi le découvrir par soi-même, tout seul, mais ça prend plus de temps et on risque plus facilement de commettre des erreurs (et c'est souvent le cheval qui en subit les conséquences).
Ceci dit, comme toute méthode a des inconvénients, les suivre nous fait aussi commettre des erreurs et là aussi les chevaux les subissent.
Alors après tout, chacun fait comme il préfère