Bien sûr qu'il faut le manipuler mais par périodes, pas tous les jours...
Voici un article d'un célèbre entraineur dans lequel l'auteur explique que la responsabilité de l'éleveur est énorme afin de faire des chevaux westerns, que ce soit pour du loisir ou de la compétition.
"Tous ces chevaux westerns devront être au final "en principe" très dociles, complaisants, acceptant tout ou presque, soumis, attentifs, sécuritaires, courageux, réactifs, aux ordres, absolument pas négatifs, ayant abandonné toute résistance pour devenir "enfin complices", ce que l'on appelle un bon cheval sous tous points de vue et sans compromis. Il n'y aura pas de complicité sans qu'il n'y ait auparavant, en amont, une discipline sans faille, afin de protéger ce jeune cheval contre ses propres bêtises et de nous protéger nous également contre des réactions dangereuses, telles que se cabrer, tirer au renard, taper des postérieurs ou des antérieurs, toute défense étant signe de non acceptation et dans tous les cas de danger pour lui et pour la personne qui s'en occupera un jour."
L'auteur conseille donc de ne jamais employer de brutalité bien évidemment, mais une tolérance zéro, une fermeté toujours juste et la patience du temps afin de ne laisser à ce poulain aucune chance de devenir un "mauvais" cheval, mais un cheval coopératif à 100% sur les choses simples.
Ensuite il discute l'importance des origines et du mental des DEUX parents avant tous le reste, mais bon ça je ne reviendrai pas là dessus.
Durant la période de l'élevage, il faut le regarder grandir, jouer et s'épanouir, mais bien plus que cela encore. Il faut appliquer une méthode identique à chaque poulain, ne surtout pas être plus tolérant avec celui que l'one stime plus gentil, et plus dur pour celui qui est plus turbulent. L'école doit être la même pour tous, sous peine d'avoir des surprises. Il y a plusieurs périodes clés dans la vie du poulain.
Le jour de la naissance, licoler le bébé et le caresser partout, surtout la tête, les oreilles et les membres. Les jours suivants, refaire ces manipulations 5 minutes maximum par jour et lui mettre déjà une longe au licol et tirer dessus doucement pour le faire céder à la pression du licol derrière la tête, et pour le faire marcher autour de sa mère. Au cours de ces quelques jours, attacher sa mère et lui à côté (cela suppose évidemment que la mère aie une éducation sans faille à l'attache également). Il n'y a aucun risque, il tirera au renard à coup sûr et cédera dans la minute sans l'intervention de l'homme. Il ne risque rien à cet âge de part son faible poids, à part s'agacer un peu, gigoter, finir par céder et accepter l'attache.
Plus on tarde à l'attacher, plus il est fort et combatif et plus on est impressionné par ses réactions et plus c'est difficile. Les poulains apprennent vite, il faut en profiter et leur prendre les 4 membres. Le temps gagné et l'absence de force et de lutte, permettent d'avancer et de créer des bases solides et saines dés le départ.
Une fois que le poulain se laisse manipuler au licol et attacher sans problème, on le laisse tranquille, pas la peine d'insister plus sous peine que ça devienne lassant et contraignant pour lui. Chaque fois que la jument voit le maréhal ou le véto, refaire de l'attache et de la longe jusqu'au sevrage mais le laisser totalement tranquille en dehors qu'il grandisse et s'épanouisse avec ses congénères sans avoir quelqu'un sur le dos, ce qui casserait son caractère.
Avec cette méthode, on est tranquille au sevrage avec un poulain qui se laisse licoler et manipuler sans plus de complications, la complicité commence évidemment avec l'acceptation des choses.
Après le sevrage, que le poulain soit facile ou pas, on va l'entraver, ce qui permettra l'apprentissage le plus sérieux qui soit, l'acceptation du piège sans se débattre.
Les entraves ont un effet positif sur le mental (si on part du principe qu'un cheval pris dans un piège se débat et finit par s'abandonner) et il faut jouer sur cet effet.
Une fois les entraves posées (le poulain a découvert déjà qu'il ne sert à rien de lutter contre le licol, il est donc dans un processus mental d'acceptation), le poulain va découvrir qu'il n'est plus libre de ses membres, il va se débattre quelques minutes et s'abandonner à son sort d'être pris au piège. La soumission est atteinte, le libérer sera le réconfort. Il apprendra à compter sur l'homme pour le tirer de situations désespérées (ce qui est bien utile s'il se prend dans des barbelés par exemple).
Une fois tout cela assimilé (1 semaine maximum suffit), on fait des lots de poulains du même âge avec un ou plusieurs adultes (beaucoup plus d'accidents dans les lots de poulains seuls) et on les lâche au pré.
Pour l'auteur, par la suite un simple rappel de temps en temps (attache, guidage en main, pieds, entraves) lors du parage, des vaccins ou des vermifuges, suffit jusqu'aux 20-24 mois pour les hongres et les juments. Pour les mâles il faut les reprendre à 16 mois. (A voir dans l'article suivant).