Oui mais le cheval n'a pas le même système de thermorégulation que nous ! Nous ne sommes pas pareil !
Voila un article Canadien sur le froid et le cheval :
"Chaque automne, la question revient sans cesse dans la tête de plusieurs personnes. Certaines laissent leurs chevaux dehors le jour pour ensuite les rentrer le soir venu. D'autres les rentrent quand la température est en dessous de 15 degrés Celsius la nuit. Pourtant, si nous mettons de côté l'anthropomorphisme, cette « maladie » de l'homme qui croit que son cheval a les mêmes besoins que lui, nous laisserons nos chevaux vivre dehors tout l'hiver, beau temps, mauvais temps. Autant lors de canicules que de froids sibériens, les chevaux sont constitués pour vivre dehors toute l'année. L'écurie, c'est pour le confort des humains, et cela, au détriment de la santé des chevaux. Pour s'épanouir, le cheval a besoin d'air, d'espace, de compagnons et de liberté. Il sera en meilleure santé en affrontant les plus grosses froidures de l'hiver que s'il est dans une écurie chauffée.
Le système thermorégulateur
Le cheval a développé, au cours des siècles, un moyen très sophistiqué d'échapper au froid. Comme pour tous les mammifères, la température interne du corps doit se situer autour de 38 degrés Celsius. Une variation minime peut provoquer un grand inconfort pour le cheval. Cependant, qu'il vive dans le désert ou dans le pôle Nord, le cheval n'a besoin d'aucune couverture. Tout au long de sa vie, il est grandement exposé aux éléments tels que les tempêtes, le vent, le soleil brûlant, et il s'en porte très bien à cause de son système thermorégulateur extrêmement performant!
Ce mécanisme régulateur se compose de cinq éléments majeurs qui travaillent indépendamment et en interrelation constante.
La peau
Elle est d'abord un intermédiaire entre l'intérieur et l'extérieur du corps. C'est aussi un organe qui sécrète les protéines (qui fabrique le poil, les cheveux, la fourrure), les sels, les fluides, etc. Comme couche protectrice extérieure, elle est le premier moyen utilisé par le cheval pour maintenir la température intérieure constante peu importe les conditions à l'extérieur. Son mécanisme biologique protège le corps des changements extérieurs de température et permet l'évacuation des surplus de chaleur interne causés par l'action des muscles afin d'éviter un réchauffement excessif.
La fourrure
La fourrure, en changeant trois fois par année, s'adapte aux variations saisonnières. De petits muscles sont attachés à la base de chaque poil et servent à les redresser pour emprisonner une température stable ou à les coucher pour refroidir. Ces muscles peuvent également orienter les poils dans différentes directions pour protéger du vent. Ils modifient ainsi constamment l'épaisseur de la couche d'isolant au besoin, favorisant l'action de l'air.
Pour bien fonctionner, ces muscles ont besoin d'entraînement, d'une pratique constante. Il faut retenir que plus ils travaillent, plus ils seront performants!
Dilatation et contraction
Par l'action des autres muscles, les artères et les veines situées jusque sous la peau se contractent ou se dilatent selon les besoins de l'animal. La contraction prévient les pertes de chaleur en diminuant la quantité de sang apportée à la surface de la peau. La dilatation permet à plus de sang de se refroidir au contact de la température plus froide de la peau afin d'éliminer le surplus de chaleur interne causé par l'action des muscles. Ainsi, la température du corps peut demeurer constante.
La transpiration
La sécrétion de sueur s'arrête dès que la température intérieure du corps redevient stable. Elle doit sécher rapidement, sinon la température intérieure baissera sous la normale et le cheval pourrait avoir ce qu'on appelle un « coup de froid ». À l'état naturel, pour sécher rapidement, le cheval cherchera un endroit exposé au vent et orientera ses poils pour permettre à l'air de circuler le plus rapidement possible jusqu'à la peau.
Remarquez ceci : les chevaux en liberté font exactement le contraire de nos pratiques : ils s'exposent au vent pour refroidir plus rapidement, alors que nous les rentrons le plus rapidement possible à l'écurie et leur ajoutons une couverture!
Le tremblement et l'exercice
Dans un environnement naturel, il est rare que la température du corps baisse, parce que ce dernier est très bien isolé. Si le cheval se refroidit malgré tout, l'action musculaire entre en jeu. Il se met alors à marcher, puis courir. La chaleur intense produite par ses muscles suppléera à cette baisse de température. S'il ne peut pas bouger ou ne veut tout simplement pas le faire, le tremblement ou le grelottement fera le nécessaire. Le cheval résiste au froid 30 fois plus qu'un humain!
(licence)
(licence)
Zoom
Quand intervenir? Rarement et peu, voire jamais. Voici quelques conseils.
Les habitudes traditionnelles d'intervention comme les écuries tempérées, les couvertures et la tonte viennent totalement perturber le système de régulation de température chez le cheval, provoquant des maladies respiratoires et affectant le système immunitaire directement.
L'écurie
Dans la nature, la température change graduellement selon le jour, la nuit, avec la pluie, le beau temps, les saisons. L'écurie, quant à elle, conserve une température constante de plus ou moins 10 degrés Celsius l'hiver. Lorsque le cheval en sort et que la température est de 10 degrés Celsius sous zéro, il ne peut s'adapter brusquement. Le choc est brutal et il risque un « coup de froid ».
Le cheval qui transpire a le problème suivant : lorsqu'il cesse de transpirer, la température interne étant revenue à la normale, il met trop de temps à sécher, car dans sa stalle, il ne peut pas trouver assez d'air sec (l'écurie trop souvent saturée d'humidité) ou de vent pour sécher rapidement. La température interne risque alors de descendre sous la normale.
Les couvertures
L'emploi de la couverture pose un problème encore plus compliqué et perturbateur. Premièrement, portée en permanence, la couverture empêche la pousse normale des poils pour protéger le cheval durant l'hiver.
À L'extérieur, elle empêche l'action des muscles contrôlant l'action des poils qui se couchent ou se lèvent. Les couvertures de transport sont aussi très perturbatrices. Elles laissent les nerfs sciatiques, le ventre et les genoux à découvert. Le cheval a chaud sous la couverture et, ailleurs, il a froid. Le fonctionnement du système est complètement désorganisé, car il reçoit des informations contradictoires. La tonte est aussi très perturbatrice, particulièrement si elle est partielle car, comme la couverture, elle envoie des messages opposés.
En résumé, nous voulons des chevaux en santé, alors laissons-les vivre dehors 24 heures sur 24 et 365 jours par année, avec un sous-bois pour les protéger des vents violents et de la grêle, du bon foin et de l'eau à volonté, voilà tout ce dont ils ont besoin!
Mes chevaux cassent la glace avec leurs sabots durant l'hiver pour boire, ou encore mangent de la neige, et tout cela, sans aucune maladie! Parmi ses chevaux, il se trouve un vieillard de 32 ans et il est en forme comme jamais!
Retenez ceci, il est extrêmement important pour la santé de nos chevaux qu'ils soient constamment exposés aux éléments naturels, si rigoureux soient-t-ils. Faisons confiance à nos bêtes, laissons-les vivre au naturel, ne détruisons pas ce qui a pris des millions d'années à se développer, c'est-à-dire une magnifique bête pourvue d'une capacité d'adaptation incroyable. Contentons-nous de l'admirer "