Bon. Je vais mettre fin au suspense insoutenable plus vite que prévu.
[youpi, finale 100% pure beurre en coupe de France de foot! Enfin Bretonne quoi, Rennes-Guingamp, ça c'est du haut niveau!]
Or donc, je ne suis pour une fois pas arrivée à la bourre au club, ce qui en soi constitue (presque) une grande première. Ce coup-là, y a marqué Nérys en face de mon nom sur la feuille de reprise.

Elle, je vois qui c'est. Camille la monte toujours en saut. C'est une petite SF assez près du sang, baie brune. On dresse, et il paraît qu'elle est bonne en dress. A la base, je suis ravie, enfin un cheval qui n'excède pas une taille raisonnable! (environ 1M60).
A la base.
Vous comprendrez pourquoi.
Donc, dressage, mais pas en bride, en filet simple. Comme la plupart des chevaux de club, la bête est équipée d'un gogue, pour "préserver le dos de la cavalerie" dixit le communiqué officiel. Ca part d'une bonne intention, mais comme je le branche jamais, j'ai toujours peur que le cheval se prenne les pattes dedans, et puis bon, les ficelles à rôti, j'ai jamais été trop fan (ça vaut aussi pour les strings ficelle, du coup). Ca, c'était mon délire n°1.
Hop, en selle sur la carrière. On attaque la détente, pas trot tranquille, Nérys est assez raide (elle a vu l'ostéo deux jours plus tôt), mais réactive aux aides. Par contre, elle a une bouche très étrange. Je procède toujours en jouant sur les rênes pour détendre la bouche du cheval, par petites touches et descentes de main dès que la réponse est correcte ; Nérys, elle comprend pas et m'arrache les rênes dès que je rouvre les doigts. Elle acceptera d'aller avec ma main seulement quand je fixerai un bon coup ma main, en fermant les doigts une bonne fois pour toute. Elle se tend seulement sur la main. J'aime pas ça, les chevaux qui se portent pas tout seul!
Enfin bon, on va faire comme il faut, je suis pas là pour rééduquer à la main une bouche récalcitrante. On rentre dans le vif du sujet : sur des cercles de 20m, au pas puis au trot, on travaille sur le pli : pli interne, pli externe, pli interne, pli externe... Ca, ça va, c'est pas compliqué, je maîtrise. J'ai toujours tendance à avoir mes rênes trop flottantes pour Ludivine et pour Nérys, ça m'agace d'avoir à les tendre!
(pour me détendre, dimanche je me tape une balade rênes à la couture dans les monts du Lyonnais, et toc)
Une fois les chevaux bien assouplis et le travail des plis assimilés par tout le monde, on passe aux serpentines, dont on effectue toutes les boucles en pli externe. Le tout au pas et au trot. Puis on attaque un boulot sur les épaules en dedans.
L'exercice est le suivant : piste à main droite, épaule en dedans sur une dizaine de mètres à la sortie du tournant après le petit côté ; on remet droit quelques foulées, on tourne bien à angle droit pour faire un beau doublé dans la largeur bien droit, on change de main en atteignant la piste en face ; on marche droit quelques foulées, puis on demande l'EED à main gauche sur une dizaine de mètres toujours. On remet droit avant le coin. Et après on remet le cheval en avant, on le détend, au choix. Le tout au pas, puis au trot.
Avec Nérys, c'est facile, elle connaît mieux les EED que moi ce qu'il y a au fond de mon sac à main. On ouvre, on place la jambe interne, on régule sur l'extérieur. Facile. Enfin bon, elle connaît l'exercice, et moi aussi, rien d'extraordinaire là-dessus. Je m'occupe donc de ma position, et je me rends compte avec désespoir que j'ai le dos trop rond, les cuisses pas assez sur leur plat, les mollets qui ballottent, tendance à casser les poignets, à regarder par terre... Punaise... Mon Graal à moi, c'est la quête de la jolie position! Ma croix, à ce moment-là, accompagner avec liant les allures piquées de la donzelle tout en tentant de sauver les meubles dans mon attitude.
Et puis, coup de grâce, on a galopé. En trois syllabes : au-se-cours. La jument se couche dans les virages, elle prend la main, ça rebondit. Non mais oh! j'ai mon galop 2 ou quoi? Je reprends les choses manu militari, pense à un tube de super-glu pour mon postérieur, et vaï, ça va mieux. Mais ça m'achève, j'étais déjà fatiguée, Nérys m'a tuER.
Conclusion : une bonne dose d'humilité, et un regret terrible tout au long de la journée quand j'ai commis l'impair affreux de mettre des talons hauts ce matin. T'as déjà imaginé Lucky Luke en escarpins? Vas-y, rigole...