Bon et donc ce soir, c'était LE cours de la semaine.
Je devais monter Olita à la base, la Sleeping Car top en bride et cinglée sur les barres que même elle a failli me tuer. Et puis une fille du groupe, qui montait Néron, un petit SF bai mais qu'a gravement une tête d'anglo, m'a proposé d'échanger. Fifik toujours à l'affut de nouvelles aventures n'a pas pu refuser de tester un nouveau bourrin, donc hop là, tope, deal, check man, je monte Néron. Qui est déjà monté (en gogue branché comme il faut) l'heure d'avant.
Voilà la bête.

Bon, le gogue a son importance dans l'histoire, puisque comme Prestige, Nérys et consort, dès qu'on ôte les ficelles, forcément ça fausse tout. D'ailleurs ça commence à me gonfler grave, de n'avoir que des contacts biaisés.
Bref, j'y reviens. Je récupère donc la bête toute sellée, il est mignon il me fait des papouilles. Sa selle est une Stübben du temps où ma grand-mère n'avait pas besoin de se faire des colorations pour masquer ses cheveux blancs, je bénis donc le ciel de m'avoir pourvue d'un coussin naturel conséquent, et aussi mes multiples heures de tape-cul pour m'avoir dotée d'une assiette décente.
Je commence au pas, rênes mi-longues, en cherchant à le redresser devant. En effet, il est fort fort sur l'avant-main et s'encapuchonne pour fuir la main, donc je cherche l'équilibre. Mais il sait pas reculer, il se vomit dans les transitions, les demi-arrêts le foutent en transe... Je galère, galère, et puis je me contente finalement de l'avoir en accord avec ma main, parce que c'est pas en 5 minutes chrono que je vais réussir à le foutre sur le cul. Flexions, épaules en avant, cercles et spirales, je détends avec plaisir, il est réactif à l'assiette. Par contre il est méééééééééga lourd à la jambe, j'avais demandé si des éperons étaient nécessaires, on m'a dit "oh, une petite cravache ça devrait le faire" ; tu parles! La prochaine fois c'est piquants d'office et pis c'est tout!!! J'avais l'impression de talonner comme une môme sur un shetland, je bénis l'inventeur de la leçon de jambes.
Puis détente au trot, il est super confortable, a une allure visiblement pas dégueu, du rebond mais tout en souplesse. Il allonge bien et se compacte bien, c'est plaisant.
On attaque le boulot : cession à la jambe au pas, puis au trot. Il croise bien, très bien, voire trop, en fait. Hyper sensible, il part tellement de biais que j'arrive bien trop tôt à la piste. Second passage, je m'efforce donc d'obtenir un pas de cession, un pas droit, un pas de cession, un pas droit, histoire de l'obliger à décomposer le mouvement. Au trot, par contre, il a un peu plus de mal, il secoue la tête et rechigne un peu. Toujours cette tendance à l'entablement, faut être hyper attentif aux épaules. Et puis cette tendance, aussi, à fuir le contact, à passer derrière la main. Donc combiné au manque d'impulsion, ça devient fatiguant...
Deuxième exercice du soir, tête au mur au pas. Premier passage complètement foiré, j'ai cru qu'il allait défoncer la barrière, il croisait pas du tout. Du coup, je le travaille en épaule en dedans, enchaîne quelques flexions, redemande une épaule en dedans et comme dans un carré de la Guérinière, je profite du coin pour transformer l'EED en tête au mur. Miracle, ça passe, et il fait ça plutôt bien. Du fait de sa bouche délicate il est assez difficile à réguler entre jambes et mains, mais je finis par trouver à peu près le dosage, et ça se passe pas mal.
On finit sur le galop, en cercle, gentiment. J'y vais rênes longues pour le détendre et l'encourager à s'étendre, c'est terrible cette façon de se retenir comme ça devant, saleté de gogue!
Conclusion du soir : cheval tout le weekend, jogging hier soir, cheval ce soir, jogging demain soir, je deviendrais presque sportive, ça va pas du tout ça