Il y a un an, nous avons acheté 2 pouliches Mérens, elles avaient 3 ans et n'étaient pas du tout manipulées. Une des 2 seulement se laissait approchées. On les a acheté pour le challenge qu'elles représentaient, parce que leurs origines étaient très intéressantes (nous qui voulons élever des Mérens traditionnels, la mère de l'une et grand-mère de l'autre est née en 1985, elle-même issue de parents nés en 1970, donc vraiment bien pour retrouver les vraies lignées anciennes) et, en plus, elles étaient rachitiques et en retard de croissance évident.
A la maison, elles ont appris à se laisser mettre le licol, à marcher en main. La plus craintive est devenue un vrai pot de colle. Apprendre l'attache aussi. Ensuite, est venu le débourrage.
Avec l'une, j'ai mis 1 mois 1/2, à raison d'une séance tous les 2 jours, et j'ai réussi à la débourrer. En carrière, elle commençait à entrer en défense donc, au final, on a fait nos 1ers trots et galops sur les chemins, seules, elle était niquel. On a donc repris la carrière gentiment et c'est venu petit-à-petit.
Jusqu'au jour où elle était complètement différente dans son comportement (en chaleurs ? le vent qui soufflait ? il y avait aussi un cheval, dans un pré, qui n'y était pas les autres fois) et ont commencé les petites rebellions mais j'ai toujours fait face. Et un jour, et au bout de 2 tours de trot, j'ai volé à terre : gros rodéo, avec coup de cul en vrille, je n'ai pas fait un pli.
Tout le temps passé à la bosser, le ras-le-bol et la trouille aussi, j'ai laissé tomber et on l'a confié à un professionnel.
La seconde, j'avais laissé tombé de très bonne heure car sa défense, en toute circonstance, c'était de se cabrer. Le pro l'a débourré et a remis l'autre en route. Seule commentaire : elles vont vraiment bien, mais elles ont du caractère.
Ok, on laisse au repos l'hiver. Ce printemps, une monitrice vient me donner des cours de dressage avec Surprise, on lui demande de bosser ces 2-là. Très fort caractère, surtout celle qui se cabre, elle l'a bossé en liberté et elle a mis du temps à la faire abdiquer.
On décide de les mettre dans un centre de tourisme équestre, où pour l'instant, seules les monitrices les ont monté. Et on a eu des nouvelles ce midi : elles sont adorables, elles ne posent aucun soucis au groupe dans les paddocks, mais montées, au bout d'1/2h, elles se rebellent violemment.
Donc impossible de les confier aux clients. Ce qu'on nous propose : que les mono les bossent tous les jours ce mois-ci et qu'elles re-essayent de les prendre pour leurs randos en août. Elles nous ont dit que c'était évident qu'il y avait eu du travail dessus, qu'elles étaient bien dressées MAIS leur caractère est trop, beaucoup trop fort.
Donc on a, depuis longtemps, oublié l'idée de les faire pouliner. Les 2 étant pareil, c'est bel et bien génétique. Mais voilà, que va-t'on faire de ces 2 pouliches ? Elles seront, évidemment, céder à prix dérisoire en temps que tondeuse à gazon. On a la trouille de les vendre pour les monter, on ne veut pas apprendre qu'elles ont causé un accident grave. Ou alors à des cavaliers confirmés, mais les gens qui viennent chercher un Mérens chez nous sont tous des cavaliers de loisir, avec un niveau correcte mais insuffisant pour ces 2-là.
On ne sait pas du tout quoi en faire, et on ne peut pas garder, dans l'élevage. Des chevaux qui ne poulinent pas, il faut les vendre si elles ne participent pas à l'élevage. Ou alors dans un club ? On est paumé...