De ce que tu dis je ne m'en ferais pas trop, ça ressemble à une simple seime de pré, une petite craquelure superficielle due aux variations d'hygrométrie.
Ma première question sur les trois mois de ferrure n'était pas pour te dire que tu n'aimais pas tes chevaux, mais parce que cela pouvait avoir de l'importance pour comprendre la seime. Si le pied pousse "normalement", au bout de trois mois de ferrure les contraintes sur le pied peuvent tout à fait provoquer une seime (mais qui sera alors montante) alors que si la ferrure n'est pas refaite à cause d'une pousse très lente de la corne, alors il y a un autre problème, qui est que la corne ne se régénère pas assez vite, est de mauvaise qualité et donc finit par être plus fragile, d'où la seime.
Ce qui provoque la pousse de la corne c'est la stimulation du dessous des pieds, le mouvement. Si la ferrure est trop serrée, le pied est bloqué et la réaction de l'organisme du cheval consiste à ralentir sa production de corne pour éviter de se retrouver avec un pied trop long. C'est un mécanisme de régulation naturelle, dans la nature il n'y a pas de maréchal ferrant, et des chevaux amenés temporairement à moins se déplacer (par exemple en hiver) vont moins stimuler leurs pied et donc naturellement la pousse va ralentir, alors qu'au contraire lorsqu'ils sont amenés à beaucoup bouger (terrain sec, peu de nourriture) cela va provoquer une pousse plus rapide.
Ensuite il y a ce qui permet la pousse de la corne, et en particulier tout un tas de vitamines qui sont présentes dans la nourriture naturelle du cheval à certaines périodes, associés à des facteurs comme l'ensoleillement, qui, la nature est bien faite, correspond justement aux périodes où le cheval est le plus amené à se déplacer.
On a donc toute une mécanique qui fonctionne très bien lorsque le cheval peut vivre comme un mustang dans un environnement adapté, avec des capacités d'adaptation qui permettent dans une certaine mesure de compenser les contraintes de la domestication (ferrure, enfermement, petits espaces) et toute la difficulté c'est de laisser au maximum les mécanismes naturels fonctionner malgré les contraintes que l'on impose au cheval, pour éviter de rentrer dans des cercles vicieux ou en bloquant des mécanismes naturels on doit se mettre à compenser de manière artificielle d'un autre côté, ce qui va perturber un autre mécanisme et par un effet de cascade on se retrouve à gérer tout un tas de difficultés que le cheval n'aurait jamais eu si l'on avait pas commencé à intervenir...