Accrochez-vous, ça va être long
Comme beaucoup sur ce post je rêvais d'avoir mon cheval à moi depuis que je suis toute petite. Mais c'était pas possible. Ma mère adorait les chevaux et c'est elle qui m'a fait découvrir l'équitation mais mon père déteste les animaux et il ne m'aurait jamais aidée ou encouragée. Donc pendant des années je faisais ma reprise hebdomadaire du mercredi après-midi en club et l'été je partais en stage d'une ou deux semaines dans un 'camp cheval'. Le reste de l'année je regardais les photos des annonces du magazine Cheval Loisir (et oui, y'avais pas internet en ce temps là :-D ) et je rêvais.
Ado, je rêvais d'avoir un espagnol gris avec une longue crinière. Je passais des heures à regarder des photos de chevaux 'de luxes'. J'ai bien vite abandonné l'idée d'avoir un cheval à moi avant d'être indépendante et j'ai perdu peu à peu le goût de l'équitation en club. Mais ça ne m'empêchait pas de rêver!
Et puis un jour, alors que j'étais étudiante, je me suis dit que j'avais envie de voyager et de profiter des 3 mois de vacances l'été. J'ai trouvé le moyen idéal: Partir bosser aux USA avec un visa de travail étudiant. J'avais toujours été attirée par les USA. Mon oncle a épousé un américaine et quand j'allais chez eux je baignais dans un monde magique et merveilleux: fête d'halloween (à l'époque personne ne connaisait en france!), films en VO qui n'étaient même pas encore sortis en france, brownies et petites histoires.
Donc grâce à internet j'ai pu me mettre à la recherche d'un boulot. Après avoir rêvé pendant des heures en lisant et relisant Mon Amie Flicka quand j'été petite j'avais la vague idée d'aller bosser dans le Wyoming avec des chevaux.Bon j'ai aterri en Californie dans la Sierra Nevada mais j'y ai trouvé ma niche.

C'est la que j'ai découvert les chevaux américains et la monte western.
Dès lors j'ai eu ma petite routine: l'année à la fac et en club et l'été 3 mois aux USA. Le fossé énorme entre ce que je faisais en club et ce que je faisais l'été me laissait toujours insatisfaite et je me rapprochais de plus en plus de l'équitation américaine.
Et puis, lors de ma 3ème année aux USA, je me vois attribuer un nouveau cheval pour la saison. Un petit estomac sur pattes coquin et filou que je devais rendre assez docile pour qu'il puisse devenir un 'dude horse', un cheval pour les clients. On m'a dit qu'il s'appelait Cody. Je ne connaissais ni sa race ni son âge. Coup de foudre. :love2: J'ai passé 3 semaines plutôt sportives (et parfois franchement cauchemardesques) au début mais qu'est-ce que je l'aimais ce petit cheval. Quand nous nous sommes enfin "trouvés", ça n'a été que du bonheur. J'ai passé un été fantastique à parcourir les montagnes avec lui.
Mais il a bien fallut revenir en France en Septembre et repartir dans le train train de la fac. Je me suis empressée de sauter dans l'avion dès l'année universitaire finie et j'ai retrouvé mes montagnes. J'ai eu la chance de pouvoir faire partie des wranglers qui allaient rassembler le troupeau de bétail du ranch qui venait de passer 9 mois en liberté dans un pré immense. Je guêtais mon petit Cody mais je ne le voyais pas. J'ai sifflé notre petit signal à nous et j'ai vu une tête se lever au milieu des mules. C'était lui, il n'avait pas oublié. J'en avais les larmes aux yeux :crying: On a passé un autre été magique mais pas une seule fois il ne m'est venu à l'esprit que je pourrais acheter Cody et l'ammener en France. Non, je pensais plutôt à l'acheter, le laisser aux USA avec mon patron et faire des pieds et des mains pour arriver à émigrer et à m'installer là bas le plus vite possible. Mais ça n'aurait pas été réalisable avant 4 ou 5 ans.
Si on résume la situation:
*cheval aux usa
*moi étudiante en fac d'anglais en france
*pas de boulot ou d'autres revenus que mon argent de poche mensuel et mon salaire de l'été (environ 5000$ pour 3 mois complets en incluant les pouboires) que je faisais durer le reste de l'année.
-->Mission Impossible
Je ne me rappelle plus comment l'idée à germé dans ma tête mais par contre le jour où j'ai abordé pour la première fois la question du prix d'un export vers la France pour un cheval reste très clair dans mon esprit, ainsi que la réponse de la personne à qui j'ai posé la question: "It costs an arm and a leg!"
J'ai quand même été fureter sur internet et j'ai appelé ma mère à la maison. The rest is history comme disent les américains

J'ai bel et bien acheté mon petit Cody (au passage j'ai découvert son vrai nom, son âge et sa race en recevant ses papiers

) grâce à mon salaire, et j'ai emprunté l'argent à ma mère pour l'export en lui promettant de rembourser dès que j'aurais un boulot. Pour la pension j'ai eu la chance de pouvoir me faire aider par mon grand père qui me reversait une partie des loyers des deux appartements qu'il louait depuis quelques années. J'avais aussi des économies donc, une fois le matos acheté, j'avais toujours une réserve d'argent pour les imprévus. Cody est arrivé en France en novembre 2005 et j'ai toujours du mal à croire que cette aventure a été possible.
J'ai eu mon premier vrai salaire en Septembre 2007 et j'ai déjà remboursé 1/3 du prix de l'export à ma mère. Si je n'avais pas eu ma mère et mon grand-père jamais je n'aurais pu réaliser ce rêve. Quand je pense à ce qui aurait pu arriver....j'avais rencontré LE cheval mais au pire moment de ma vie. Je n'étais pas capable de l'assumer financièrement sans aide. Je dois avoir un ange guardien :flowers: Je sais que beaucoup n'ont pas eu ma chance.
J'ai depuis découvert que mon cheval était naviculaire mais, même si je l'avais sû avant de l'acheter, je n'aurais rien changé à mes actions, c'est lui et pas un autre. Je n'ai aucuns regrets. Financièrement, j'assume maintenant mais celà implique des restrictions autre part mais qui ne me pèsent pas (vêtements, coiffeur, sorties etc....). Je déménage pour la rentré scolaire 2008 (je suis prof et on m'envoie loin, très loin de ma région) et à terme j'espère pouvoir m'établir dans un endroit avec de l'espace pour avoir mon cheval chez moi :trefle: